Pressions ponctuelles-diffuses
Les résidences isolées et les ouvrages de stockage de déjections animales peuvent être qualifiés comme pressions ponctuelles/diffuses, car on peut les localiser. Toutefois, leurs rejets sont transmis aux milieux aquatiques de manière indirecte ou diffuse.
Les résidences isolées
Les résidences isolées, soit celles qui ne sont pas raccordées à un réseau d’égouts municipaux, rejettent, elles aussi, une charge résiduelle de phosphore vers les cours d’eau, même si un traitement des eaux usées est effectué. Elles peuvent être qualifiées de pression ponctuelle/diffuse puisqu’il est possible de localiser les résidences isolées, mais les rejets sont transmis vers les cours d’eau de manière indirecte ou diffuse. Les résidences isolées constituent l’une des sources les plus complexes à analyser, car plusieurs facteurs liés aux caractéristiques du sol sont impliqués dans la mobilité du phosphore.
Selon les données fournies par la DSÉE sur les résidences isolées, le bilan des charges annuelles de phosphore provenant des résidences isolées serait évalué à 3 845 kg/an.
Les ouvrages de stockage des déjections animales
Le stockage des déjections animales peut être considéré comme une pression ponctuelle / diffuse puisqu’on peut localiser les sites de stockage sur le territoire, mais les rejets de nutriments qui y sont associés sont transmis de manière indirecte et diffuse aux milieux aquatiques. Une base de données a été compilée par le MDDELCC pour caractériser et localiser les sites de stockage des déjections animales à partir des systèmes d’informations POA et SAGO. Cette base de données compile notamment le nombre total d’animaux décomptés sur le lieu d’élevage, la charge estimée de P2O5 ainsi que la proportion de la charge qui est stockée de façon étanche ou pas. Grâce à ces données, il est possible d’estimer une charge de phosphore pour chaque bassin versant de station de qualité de l’eau pouvant potentiellement contribuer à la pollution diffuse d’origine agricole associée à l’entreposage des déjections animales.
Les apports directs aux cours d’eau varieront en fonction du type de déjection stockée et des caractéristiques associées aux sites de stockage (texture de sol, distance au cours d’eau, etc). Une exportation, basée sur une approche conservatrice de 1,0 % de la charge stockée, peut être considérée comme un apport direct vers les cours d’eau. Toutefois, les ouvrages de stockage peuvent libérer des charges importantes de nutriments dans les sols, pouvant aller jusqu’à 20 % de la charge initiale en phosphore. La mobilisation et la migration de cette charge vers les milieux aquatiques dépendront de nombreux facteurs associés aux sites. Ces processus sont encore peu documentés.
Pour la zone de gestion intégrée de l’eau par bassin versant pour la rivière L’Assomption (ZGIEBV de l’Assomption), il y aurait 763 lieux d’élevage en activité répertoriés par le MDDELCC. De ce nombre, 234 lieux entreposent la totalité de leurs fumiers et lisiers dans des ouvrages étanches et environ 335 lieux ne disposent pas d’ouvrages de stockages étanches. Les autres lieux en production disposent d’ouvrages de stockages étanches pour une partie de leur production, ou entreposent leurs fumiers directement aux bâtiments.