L’eutrophisation est un phénomène naturel qui prend lieu lorsqu’un lac voit sa concentration en nutriments et sa quantité de sédiments augmenter au fil des ans, favorisant par le fait même la croissance abondante d’algues et de plantes aquatiques. Bien qu’associé au vieillissement normal d’un plan d’eau, ce processus, qui prend d’ordinaire des centaines, voire des milliers d’années à se produire, peut toutefois être accéléré par divers facteurs associés aux activités humaines. En effet, les pratiques agricoles et domestiques associées à l’utilisation de pesticides et de matières fertilisantes peuvent hâter considérablement l’eutrophisation d’un lac et avoir des effets négatifs sur la qualité de son eau, notamment lorsque des cyanobactéries s’y développent.
Le récréotourisme lié à l’eau et à la villégiature est l’un des principaux moteurs économiques du Massif du mont Tremblant, dans la partie nord de la ZGIEBV de L’Assomption. Les usagers des plans d’eau qui s’y trouvent s’interrogent et s’inquiètent de plus en plus de la présence et de l’abondance de plantes aquatiques dans les plans d’eau, notamment en lien avec le risque d’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Les associations de riverains y sont également très impliquées en matière de suivi et de protection des plans d’eau.
Dans le sud du territoire, la réalité est toute autre: les lacs ne sont que très peu nombreux et la problématique d’eutrophisation s’observe de manière ponctuelle, dans les cours d’eau agricoles. À la lumière des connaissances actuelles, les acteurs de l’eau ne sont pas préoccupés de façon significative par ce phénomène dans la portion méridionale de la ZGIEBV de L’Assomption. Néanmoins, des épisodes de cyanobactéries, bien que moins documentés, surviennent souvent dans les lacs de la ZGIEBV. Les observations rapportées démontrent que ces épisodes sont non seulement plus hâtifs dans la saison qu’auparavant, mais qu’ils sont également plus fréquents et de plus longue durée. Comme ces algues peuvent être toxiques pour la santé humaine, cette problématique inquiète les acteurs de l’eau du territoire et les utilisateurs des plans d’eau.