Destruction et dégradation des milieux humides et hydriques

Les milieux humides et hydriques (MHH) correspondent aux milieux inondés ou saturés en eau assez longtemps pour influencer la nature du sol et la composition des végétaux. Ceux-ci comprennent entre autres les marais, les marécages, les tourbières, les lacs, les cours d’eau, les rives et les littoraux et hébergent une grande diversité d’espèces animales et végétales, dont certaines sont considérées vulnérables. Les MHH rendent de nombreux services écosystémiques inestimables: par exemple, ils contribuent à la qualité des sources d’eau potable grâce à leurs végétaux qui filtrent les nutriments et les contaminants contenus dans l’eau, favorisant ainsi son assainissement. De plus, les MHH peuvent atténuer l’érosion des berges et les dégâts causés par les inondations en jouant un rôle de zone tampon. Enfin, ces milieux permettent d’approvisionner les nappes souterraines en eau, favorisant ainsi le maintien des réserves naturelles et garantissant un meilleur accès à cette ressource.

Selon la Géobase du réseau hydrographique du Québec, la ZGIEBV de L’Assomption compterait 4 275 lacs, occupant au total près de 4% de son territoire, et 304 km 2  de milieux humides, dont la majorité est constituée de marécages et de tourbières. Parmi ceux-ci, le Complexe tourbeux du delta de Lanoraie est considéré comme étant l’un des plus grands complexes de milieux humides intérieurs de toutes les basses-terres du St-Laurent (Tardy, 2012). Composé d’une mosaïque de tourbières ombrotrophes et minérotrophes et de quelques marais et marécages, il offre une grande variété d’habitats pour plusieurs espèces fauniques et floristiques.

Malheureusement, les MHH sont souvent menacés par les activités anthropiques. Leur superficie a nettement diminué au cours du dernier siècle, en raison du drainage et du remblayage effectués pour des fins agricoles ou d’urbanisation. En réponse au bilan des pertes de milieux naturels et de la dégradation des MHH sur le territoire de la ZGIEBV de L’Assomption, les acteurs de l’eau ont statué de façon unanime sur les besoins de protection et de restauration de ces milieux. Pour mieux protéger ces écosystèmes, il importe de raffiner certaines connaissances et d’en acquérir de nouvelles, afin de prioriser les actions à mettre en place à court et à moyen terme. La diffusion des connaissances et l’éducation des acteurs de l’eau doit s’accentuer pour mieux connaître et comprendre les MHH, dans le but de mieux les utiliser et d’y accéder de façon responsable.